Olivia Baril roule vers le monde professionnel

  • Publié le 19 déc. 2022 (Mis à jour le 23 mai 2025)
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Hugo Saez

Pensionnaire de l’équipe italienne Valcar – Travel & Service cette année, Olivia Baril rejoint les rangs professionnels et évoluera au sein du Team UAE ADQ dès janvier 2023. L’occasion pour la cycliste originaire de Rouyn-Noranda de dresser le bilan de sa saison tout en se projetant sur ce qu’elle considère comme « le début de sa carrière ». 

Une victoire au sprint sur le Grand Prix de Eibar, un maillot de meilleure jeune au Tour de Suisse ou encore une 37ème place lors des Championnats du monde en Australie : Olivia Baril n’est pas passée inaperçue au sein du peloton cette saison. La cycliste québécoise a également pris part à la première édition du Tour de France Femmes, durant lequel elle s’est révélée être une coéquipière de luxe pour sa leader Silvia Persico, lorsque cette dernière pointait à la deuxième place du classement général notamment. « C’était assez émotif pour toute l’équipe parce qu’on travaillait vraiment fort pour essayer de prendre le maillot jaune à Marianne Vos. La deuxième équipe au classement général était une équipe continentale donc c’était vraiment un moment l’fun à voir. C’était vraiment cool de faire partie de cette équipe dans ces moments-là », se remémore Olivia Baril. 

Une saison aboutie chez Valcar qui lui a sans aucun doute servi de tremplin vers le monde professionnel, auquel elle aspirait déjà en rejoignant la formation italienne. « Ils sont reconnus pour vraiment avoir fait progresser des cyclistes qui aujourd’hui sont dans les meilleures au monde. Cette année, ils m’ont soutenu et supporté. J’ai fait toutes les courses que je voulais, beaucoup que je n’avais jamais faites avant puis ils m’ont énormément aidé à progresser en si peu de temps », reconnaît la coureuse de 25 ans. Sur le plan privé, son choix de déménager en Espagne a également été un facteur de réussite. Cela lui a permis de vivre au plus près des courses internationales, qui se tiennent pour la grande majorité en Europe. Sa façon de s’entraîner a elle aussi été positivement impactée dans la mesure où elle n’était plus contrainte à faire du rouleau pendant le rude hiver canadien. 

« J’ai vraiment fait un bon choix » 

Olivia Baril n’est pas la seule à effectuer le grand saut en rejoignant le Team UAE ADQ. En effet, ses trois coéquipières Silvia Persico, Chiara Consonni et Eleonora Gasparrini ainsi que son directeur sportif, Davide Arzeni, sont également du voyage au sein de la formation émiratie. « J’ai souvent changé d’équipe et ce n’est pas si facile que ça d’apprendre à connaître tout le monde, le nouveau matériel, une nouvelle direction. Donc c’est sûr que ça a influencé ma décision. Ils ont bâti une équipe gagnante et je crois vraiment que dans 2-3 ans, on va être la meilleure équipe au monde », ambitionne la Rouynorandienne. 

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Olivia Baril a également confié qu’elle aime beaucoup sa vie de cycliste, même si elle est éloignée de sa famille et qu’elle ne la voit pas souvent.

Séduite par le projet sportif et la vision d’UAE, cette dernière a également été emballée par la proximité avec l’équipe masculine dont Tadej Pogacar, premier au classement UCI la saison dernière et double lauréat du Tour de France, fait partie. Un boot camp a notamment été organisé au mois d’octobre à Abu Dhabi avec des activités de team building et des activités culturelles au programme entre autres. Un rassemblement où le vélo et l’entraînement sont mis de côté afin que les membres de l’équipe puissent apprendre à se connaître dans l’optique de gagner en cohésion. « Ça va faire une grosse différence l’année prochaine et ça montre vraiment qu’ils veulent notre bien. Ils sont là pour nous supporter puis je trouve que j’ai vraiment fait un bon choix. C’est une bonne équipe pour moi puis pour mes coéquipières qui ont changé », se réjouit celle qui intègre le World Tour féminin. 

En ce qui concerne les objectifs pour la saison prochaine, Olivia Baril explique davantage se tourner vers le plan collectif que personnel. « Je vise à être une bonne coéquipière et avoir de bons résultats pour l’équipe. J’aime vraiment les courses au mois de mai qui sont en Espagne. L’année prochaine, la Vuelta va être déplacée au mois de mai puis il y a aussi Itzulia, la course par étapes qui est au Pays-Basque, où j’habite. J’ai vraiment hâte », précise-t-elle. 

Une discipline en pleine expansion 

Son passage au plus haut échelon mondial rappelle aussi que le cyclisme féminin se démocratise de plus en plus. Des progrès économiques et médiatiques vis-à-vis desquels il faut prendre du recul pour les apprécier selon la Rouynorandienne. « Je constate que le monde critique beaucoup, mais il faut arrêter de critiquer et apprécier le progrès. Par exemple, il y a eu le premier Paris-Roubaix Femmes. Tout le monde a dit que ce n’était pas le même prize money que les hommes alors que déjà, il y a un Paris-Roubaix. C’est une affaire à la fois, sinon ça ne marche pas », rapporte cette dernière. 

Les critiques auxquelles sont parfois exposées les athlètes sur les réseaux sociaux est là aussi un phénomène qui s’accroît. « C’est dur et on n’est pas habituées, on ne sait pas comment réagir face à ça. Faut que le monde fasse un peu plus attention, c’est assez difficile comme sport et ce serait l’fun que ce soit un peu plus relax en dehors », conclut Olivia Baril. 

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