«On recherche un champion pour mener cette cause»

  • Publié le 13 juin 2022 (Mis à jour le 29 avr. 2025)
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Pierre-Olivier Poulin

ENVIRONNEMENT – Des acteurs régionaux impliqués dans les causes environnementales tâtent le pouls des différentes municipalités de l’Abitibi-Témiscamingue concernant les titres miniers autour des eskers. Ceux-ci souhaitent trouver un porte-étendard pour augmenter leur voix face au ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN).

Une première communication a déjà été faite au bureau du ministre Jonathan Julien. Dans une lettre adressée au MERN le 25 mai dernier, cinq groupes environnementaux demandent que les compagnies minières retirent leurs possessions sur cette partie du territoire.  

En plus d’identifier cet environnement comme un filtre de grande qualité pour l’eau et un lieu de biodiversité plus précieux qu’on ne pourrait le penser, les militants justifient également leurs actions en argumentant que ces titres miniers empêchent la création de zones protégées en Abitibi-Témiscamingue. 

«Il y a des objectifs pour lesquels le gouvernement s’est engagé à réussir. On parle de 30% du territoire d’ici 2030. L’Abitibi-Témiscamingue accuse un lourd déficit à cet égard. Ici, on parle de seulement 9%, donc il y a une grande marge à combler. Ce qu’on avance, c’est que les gens de la région soutiennent la direction de protéger les eskers en priorité», souligne l’un des co-responsables du groupe MiningWatch Canada et avocat en droit de l’environnement, Rodrigue Turgeon. 

Dans la lettre, celui-ci précise que les eskers représentent moins de 7% du territoire de l’Abitibi-Témiscamingue, mais 60% de cette parcelle est complètement ou partiellement sous l’emprise des compagnies minières. 

«Ce que les chercheurs de l’UQAT ont souligné durant le forum Esker, c’est que ce territoire abrite une riche biodiversité. Il y a même de nouvelles espèces qui ont été découvertes. Ce type de découverte est assez rare dans notre province. Il y a aussi des champignons uniques et de la flore qui sont très particuliers à ces écosystèmes». 

Tournée régionale 

Même si le MERN avait 30 jours pour répondre à la lettre du collectif, les militants se déplacent de ville en ville pour voir l’intérêt du palier municipal face à ce dossier. Quelques-uns d’entre eux étaient d’ailleurs présents, lundi dernier, au conseil de ville de Val-d’Or pour entreprendre une discussion avec la mairesse Céline Brindamour et les conseillers municipaux.  

«On a besoin d’un champion pour mener cette cause, avait déclaré Rodrigue Turgeon lors des délibérations du 6 juin. Nous avons reçu l’intérêt du conseil de ville de Val-d’Or de manière agréable. Il sait que ce n’est pas lié à son champ de compétences, mais il connait son pouvoir politique sur cette question». 

L’avocat sait que cette demande ambitieuse ne se réalisera pas du jour au lendemain. Toutefois, avec l’appui de certaines grandes villes témiscabitibiennes et les élections provinciales qui approchent tranquillement, il pense que c’est possible de faire avancer la cause et, au final, ajuster le passé minier qui a construit Val-d’Or et les environs. 

«C’est quelque chose qui peut grandement aider à redorer cette identité et compenser l’impact de l’industrie minière. Les eskers sont un premier pas, mais c’est celui qui nous apparait le plus évident. Ça représente un nombre considérable de titres miniers, mais c’est le temps de se réveiller afin que ces territoires ne soient plus menacés», affirme Rodrigue Turgeon. 

En plus de MiningWatch Canada, les groupes Action Boréale, Revimat, Eau Secours et le Collectif Pour que le Québec ait meilleure MINE sont aussi impliqués dans ces démarches. 

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