Opposition élargie au projet de déchets nucléaires près de la rivière des Outaouais

  • Publié le 28 mai 2025 (Mis à jour le 28 mai 2025)
  • Lecture : 3 minutes
De gauche à droite : Chef Lance Haymond ; Chef Francis Verreault-Paul ; Manon Massé, porte-parole de Québec solidaire en matière de relations avec les Premières Nations ; la directrice générale de l’organisme Eau Secours, Rébecca Pétrin et le président de la Coalition canadienne de la responsabilité nucléaire, Docteur Gordon Edwards. 

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De gauche à droite : Chef Lance Haymond ; Chef Francis Verreault-Paul ; Manon Massé, porte-parole de Québec solidaire en matière de relations avec les Premières Nations ; la directrice générale de l’organisme Eau Secours, Rébecca Pétrin et le président de la Coalition canadienne de la responsabilité nucléaire, Docteur Gordon Edwards.  Gracieuseté

La Première Nation de Kebaowek a tenu, le 26 mai à Montréal, un rassemblement pour mobiliser élus, chefs autochtones et citoyens contre l’installation de gestion des déchets nucléaires prévue à Chalk River, en Ontario. 

Un rassemblement public et politique à Montréal
À l’initiative de la Première Nation de Kebaowek, un grand rassemblement s’est tenu à Montréal pour dénoncer le projet d’Installation de gestion des déchets près de la surface (IGDPS), une infrastructure nucléaire envisagée à Chalk River, à moins d’un kilomètre de la rivière des Outaouais. 

La rencontre a réuni des Chefs et Grands Chefs autochtones, des représentants d’organisations environnementales, des élus municipaux ainsi que des membres de partis politiques. 

Appuyée par Indigenous Climate Action, la Première Nation de Kebaowek a organisé un panel d’experts comprenant le Chef Lance Haymond, Justin Roy, Verna Polson et Rosanne Van Schie. Ensemble, ils ont abordé les implications juridiques, environnementales et relatives aux droits humains liées à la construction de cette installation nucléaire. 

Un projet maintenu malgré deux jugements défavorables
Bien que la Cour fédérale ait rendu deux décisions importantes contre le projet, les promoteurs — les Laboratoires nucléaires canadiens (LNC) — continuent de le défendre, avec le soutien de la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN). Ces deux entités ont interjeté l’appel des jugements rendus respectivement en février et mars 2025. 

Dans sa décision de février, la Cour a conclu que la CCSN avait manqué à son devoir constitutionnel de consultation auprès de la Première Nation de Kebaowek et n’avait pas respecté les principes énoncés dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA). 

Un mois plus tard, la Cour a estimé que les LNC avaient enfreint la Loi sur les espèces en péril en omettant d’évaluer des sites alternatifs et en négligeant les risques pour les espèces menacées vivant à proximité du site proposé. 

« Nous avons gagné deux fois en Cour, mais les LNC refusent d’écouter », a déclaré le Chef Lance Haymond de la Première Nation de Kebaowek. « Leurs appels des jugements ne sont pas seulement une attaque contre les droits de notre Nation – c’est un mépris pour la sécurité de millions de personnes et pour l’avenir de la Kichi Sibi. Nous ne reculerons pas, et nous ne laisserons pas ce projet passer sous silence. »

Une lutte judiciaire et politique qui se poursuit
La Première Nation de Kebaowek se prépare actuellement à défendre ces deux décisions devant la Cour d’appel fédérale. En parallèle, elle multiplie les démarches auprès du gouvernement du Québec, lui demandant de faire usage de ses compétences en matière d’environnement et de protection de l’eau potable pour s’opposer formellement au projet. 

« Il ne s’agit pas seulement d’une bataille juridique – c’est une question de justice intergénérationnelle», a affirmé le conseiller et directeur du développement économique pour Kebaowek, Justin Roy. @R:« Nous sommes ici pour défendre non seulement la terre et l’eau, mais aussi le droit des générations futures à vivre sans crainte de contamination nucléaire. » 

Des principes internationaux invoqués
Les intervenants ont rappelé que l’IGDPS est actuellement mené sans acceptabilité sociale et sans le consentement préalable des communautés autochtones concernées, en contradiction avec les principes démocratiques et environnementaux fondamentaux. 

Le Chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL), Francis Verreault-Paul, explique que « la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones n’est pas facultative. Elle constitue la norme juridique et morale que le Canada s’est engagé à respecter ».  

Il avance que « le fait d’imposer une installation de traitement des déchets nucléaires sans consentement libre, préalable et éclairé est une violation directe de cet engagement. Si la réconciliation a un sens, alors ce projet doit être rejeté ». 

Appels, soutien public et campagne RAVEN
En attendant les audiences en appel, la Nation de Kebaowek peut compter sur un soutien croissant. Plus d’une centaine de groupes environnementaux, d’organisations de la société civile, ainsi que plusieurs municipalités et MRC ont annoncé leur intention d’intensifier leurs efforts, notamment par des interventions lors des conseils régionaux à venir. 

La Nation sollicite également l’appui du grand public par le biais de la campagne RAVEN, un fonds dédié à l’appui des causes autochtones en justice. Cette initiative vise à assurer le financement des procédures juridiques en cours. 

« Cet appel ne fait que renforcer notre détermination », a ajouté le Chef Haymond. « Plus que jamais, nous avons besoin du soutien du public pour que les voix autochtones soient entendues et que la rivière des Outaouais soit protégée. Nous encourageons tout le monde à soutenir la campagne RAVEN de la Première Nation de Kebaowek et à contribuer à ce combat crucial. »

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