Stéfanie Thompson : « Moi, je peins comme je vois les choses »

  • Publié le 2 oct. 2025 (Mis à jour le 2 oct. 2025)
  • Lecture : 3 minutes
L’artiste-peintre résidente de Matagami, Stéfanie Thompson a reçu le Prix du CALQ Artiste de l’année au Nord-du-Québec

Crédit Photo : Photo gracieuseté Josianne Carrier
L’artiste-peintre résidente de Matagami, Stéfanie Thompson a reçu le Prix du CALQ Artiste de l’année au Nord-du-Québec Crédit Photo : Photo gracieuseté Josianne Carrier

Lauréate du Prix du CALQ – Artiste de l’année au Nord-du-Québec, Stéfanie Thompson est bien plus qu’une artiste en arts visuels. Son travail, profondément ancré dans le territoire, donne une voix aux paysages du Nord, à ses communautés et à ses silences.

Au cours d’une entrevue avec Le Citoyen, Stéfanie Thompson revient sur ce que représente cette reconnaissance, son parcours d’artiste-ambassadrice et sa vision de l’art en région éloignée.

Tout a commencé en 2012, lorsque Stéfanie Thompson a fait le pari de s’installer à Radisson avec son conjoint, au cœur du Nord-du-Québec. En 2017, elle se rapproche un peu en s’établissant à Matagami, où elle poursuit son parcours artistique tout en s’enracinant dans la communauté.

« Quand j’ai commencé à Radisson, j’étais plutôt seule dans mon atelier », se souvient-elle. Le déménagement à Matagami, en 2017, marque un tournant. « Il y a une belle communauté artistique ici, une association dynamique. Et puis, être basée à Matagami m’a permis de me déplacer plus facilement sur le territoire, de tisser des liens, de m’impliquer davantage. »

Pour Stéfanie Thompson, ce prix vient confirmer la valeur de son parcours artistique, mais aussi l’importance de poursuivre son engagement. « C’est une immense reconnaissance de la part d’un organisme aussi représentatif. Je n’en revenais tout simplement pas d’avoir été choisie, confie-t-elle. J’étais profondément touchée et honorée. Pour moi, c’est comme une tape dans le dos, un encouragement à continuer malgré les hauts et les bas que l’on traverse en tant qu’artiste. Ça m’a vraiment remplie de joie. »

Ce prix, assorti d’un montant de 10 000 $, lui a été remis de manière virtuelle par Honorine Youmbissi, directrice du soutien aux artistes, aux communautés et à l’action régionale du CALQ, lors d’une cérémonie organisée dans le cadre des Journées de la Culture à la Galerie d’art AU, à Matagami.

Figure incontournable du paysage culturel nord-québécois, Stéfanie Thompson est reconnue pour son engagement exceptionnel et sa capacité à rassembler autour de l’art. Elle est même devenue animatrice du premier Balado culturel Fabriqué à la Baie-James avec une autre amie artiste.

Jusqu’ici, Stéfanie Thompson a su tracer un parcours riche et diversifié, devenant une artiste, ambassadrice et une figure rassembleuse dans le domaine des arts et de la culture. Inspirée par la lumière du Nord québécois, les vastes paysages, les aurores boréales et même la géologie, elle puise dans le territoire une source inépuisable de création. « Je me suis découvert une passion pour les roches, les affleurements rocheux. Certaines de mes toiles sont directement liées à la beauté minérale du territoire. C’est un territoire infini d’inspiration. »

Un style vibrant et onirique

Le style de Stéfanie Thompson se distingue par ses paysages éclatants, où la couleur prend toute la place. Inspirée par les teintes naturelles du Nord-du-Québec, elle propose une interprétation à la fois fidèle et rêvée du territoire. « On dit souvent que mes œuvres ressemblent à des paysages très colorés, presque oniriques, comme une sorte de rêve en couleurs. Moi, je peins comme je vois les choses », explique-t-elle.

Ses toiles se caractérisent par une énergie vive, une texture riche. « C’est très coloré, très texturé, avec beaucoup d’énergie. C’est ma façon de faire vibrer ce que je ressens du lieu. »

L’art comme vecteur d’identité et de développement régional

En tant qu’artiste et ambassadrice, Stéfanie Thompson croit fermement que l’art joue un rôle essentiel dans les régions éloignées. Pour elle, les œuvres permettent de mieux comprendre le territoire et les réalités qui s’y rattachent. « Quelqu’un qui arrive dans la région va être capable de comprendre les lieux, les gens et les paysages à travers les œuvres et ceux qui les créent », affirme-t-elle.

C’est cette conviction qui l’a poussée à s’impliquer dans la fondation de la Galerie d’art AU, en Eeyou Istchee Baie-James, la toute première galerie d’art de la Baie-James. Une initiative qui vise à offrir une vitrine aux artistes du Nord et à faire rayonner la richesse culturelle de la région.

Regarder toujours plus loin

Pour Stéfanie Thompson, les horizons sont vastes et les projets ne manquent pas. « Sky is the limit », résume-t-elle. Son objectif reste le même : continuer à faire voyager ses œuvres le plus loin possible, et porter la voix du nord à travers l’art. Elle estime que ce prix lui apporte une reconnaissance supplémentaire.

Actuellement, elle collabore à la création d’une murale à Matagami aux côtés de l’artiste Marianne Dumas et de l’Association des peintres artisans en art de Matagami. Elle travaille également sur une série d’œuvres explorant les similitudes visuelles entre les paysages de l’Islande et ceux de la Baie-James. Un projet qui promet de belles résonances entre territoires nordiques.

Articles les plus consultés

Actualités
Faits divers

Une femme victime d’un meurtre dans une résidence de Normétal

Les policiers interrogent le voisinage et sollicitent des témoins.
Mathieu Allaire.

Photo gracieuseté SQ.
Actualités
Faits divers

Meurtre à Normétal : la SQ diffuse l’avis de recherche d’une personne d’intérêt

Les enquêteurs des crimes contre la personne estiment que cet homme pourrait fournir des informations utiles concernant le meurtre.
François Legault entouré de Suzanne Blais et de Daniel Bernard.

Photo Le Citoyen Christine Morasse
Actualités
Économie
Éducation
Politique
Santé

François Legault « n’achète pas ce concept de déséquilibre fiscal »

Notre ministre François Legault en entretien avec Le Citoyen a abordé les sujets brûlants dont celui du déficit fiscal qu'il a réfuté.