Une marche pour une meilleure qualité de l’air à Rouyn-Noranda

  • Publié le 14 oct. 2024 (Mis à jour le 23 mai 2025)
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Beaucoup de personnes ont répondu, ce dimanche, à l’invitation lancée par les Mères au front de Rouyn-Noranda et leurs alliés pour une meilleure qualité de l’air à Rouyn-Noranda.  

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Le groupe s’est rassemblé sur la place citoyenne.

Plusieurs familles en marche témoignant leur indignation face à l’inaction du gouvernement et des élus locaux concernant la pollution qui frappe leur région. Armés de pancartes et de messages, les manifestants ont défilé dans les rues, rappelant que tant qu’une région du Québec est sacrifiée, c’est toute la société qui en pâtit. 

Devant le bureau du député, les manifestants se sont arrêtés pour exprimer leur frustration et faire entendre leur voix, lançant un signal puissant aux autorités. « Le slogan : Assez ! Assez c'est assez » a résonné tout au long de la marche, porté par les manifestants déterminés.  

« Depuis trop longtemps, cher élu, vous laissez la Fonderie polluer l’air que nous respirons, la terre qui nous porte et l’eau que nous buvons. Cela fait trop longtemps que nous subissons les rejets toxiques dans les poumons de nos enfants et le ventre de nos mères. Nous méritons mieux à Rouyn-Noranda », déclare Thomas S., membre de l’association des étudiants de l’UQAT. 

Depuis des années, la population de Rouyn-Noranda est exposée à de l’arsenic, du plomb, du cadmium, du nickel, du cuivre et du dioxyde de soufre à des taux beaucoup plus élevés que partout ailleurs au Québec. Au moins 25 contaminants sont mesurés dans l’air, l’eau, la neige ou les sols des alentours. Plusieurs de ces contaminants sont des cancérigènes et des neurotoxiques sans seuil, ce qui signifie qu’ils entraînent des risques, quelle que soit la dose. Les normes sont déjà un compromis. 

Malgré l’autorisation ministérielle de 2023, la norme nationale sur les émissions d’arsenic de 3 ng/m3 n’est toujours pas respectée à Rouyn-Noranda. Actuellement, la Fonderie Horne n’est tenue que de réduire progressivement ses émissions à 15 ng/m3, soit cinq fois la norme. En espérant un plan concret, la population perpétuera d’être exposée à des niveaux dangereux de plusieurs contaminants, dont l’arsenic, le plomb, le cadmium, et le dioxyde de soufre. Ces substances, dont certaines sont des cancérigènes et neurotoxiques sans seuil, présentent des risques pour la santé à n’importe quelle dose. 

ImageCrédit : Ricardo Jr Emmanuel
Les manifestants à travers leurs pancartes ont rappelé leurs revendications.

Face à cette situation, la population continue d’exiger un plan d’action concret pour remédier aux niveaux inquiétants de pollution. « Nous sommes fatigués d’attendre. Nous voulons des résultats, pas seulement des mots », affirme Marie-Claude, une sexagénaire, participant à la marche pour dénoncer la mauvaise qualité de l’air.  

« J’ai honte de notre gouvernement, à genoux devant une entreprise mafieuse qui empoisonne nos enfants sans remords. Il est de notre ressort de ne pas plier : si on accepte qu’une entreprise achète son droit de polluer, si on accepte que les citoyennes de Rouyn soient sacrifié.es, ça sera aussi, un jour, notre tour. Il est de notre ressort de s’insurger. Alors non, « IL NE SERA PAS QUESTION DE SE FERMER LA GUEULE. »  

– Anaïs Barbeau-Lavalette, autrice, cinéaste et co-instigatrice de Mères au front 

ImageCrédit : Ricardo Jr Emmanuel
Le collectif Mères au front souhaite que les élus prennent en compte l’avenir des enfants dans leurs décisions.

Une voix unie pour un avenir sain  

Les manifestants insistent sur le fait que Rouyn n’est pas seulement synonyme de Fonderie Horne ou de mines, et que l’arsenic est un poison qu’ils ne peuvent pas laisser entrer dans leurs foyers et leurs poumons. Ils appellent le gouvernement à agir immédiatement.  

De nombreux participants partagent leurs inquiétudes. « Il est inacceptable que nos progénitures jouent dans un environnement aussi pollué », déclare Marie-Claude, une mère de deux enfants. 

« Nous avons besoin d’actions concrètes, pas de promesses vides. » Un autre manifestant, Jacques, souligne l’urgence de la situation : « Le gouvernement semble sourd à notre souffrance. Nous ne demandons pas l’impossible, juste un air et une eau sains pour nos familles. » 

« On est tous ici pour la même raison, pour la vie de nos petits, pour la génération du futur », plaide une contestataire. Cette dernière est inquiète pour ses petits-enfants. Selon elle, les changements climatiques menacent leur avenir. 

ImageCrédit : Ricardo Jr Emmanuel
Les manifestants en route vers la fonderie Horne

La protestation s’est conclue devant la Fonderie Horne, où les participants élèvent leurs voix en un dernier élan de solidarité. Avec des pancartes brandies et des chants résonnants, ils rappellent à tous l’urgence de la situation et leur détermination à lutter pour un environnement sain.  

En se dispersant, les manifestants laissent entendre que leur mobilisation ne s’arrêterait pas là, affirmant qu’ils continueront à se battre jusqu’à ce que des actions concrètes soient mises en place pour protéger leur santé et celle de leurs gamins. 

 

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