Val-d’Or : « l’endroit parfait pour vivre et grandir »  

  • Publié le 18 août 2025 (Mis à jour le 18 août 2025)
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L’Houmeau dans «Le dernier des monstres». 

Crédit Photo :Photo gracieuseté Philippe Bossé.
L’Houmeau dans «Le dernier des monstres». Crédit Photo :Photo gracieuseté Philippe Bossé.

Finaliste aux Gémeaux pour «In memoriam», l’acteur Robin L’Houmeau s’est livré au «Le Citoyen» sur son actualité et sa vie avec sincérité et profondeur. En parallèle de sa carrière, le Valdorien a troqué sa passion des jeux vidéo pour le jeu d’échecs. Il revient d’un événement à Las Vegas réunissant les as de l’échiquier et prépare son premier tournoi. 

« Fin août, je ferai mon premier tournoi au Portugal », glisse-t-il.  

Aux Gémeaux, il concourra dans la catégorie « Meilleur rôle de soutien masculin : série dramatique ». Âgé de 27 ans, le natif de Val-d’Or y est resté jusqu’en 2015, année de son départ vers Montréal. Il y est allé pour « se chercher » mais s’est-il trouvé ? Après un long silence : « non. Je ne pense pas. Je me rapproche de qui je suis mais je me suis rendu à l’évidence que se trouver n’était pas une possibilité. » 

En ce moment, il figure au générique du Dernier des monstres. Il y incarne Philippe Lesage, un individu qui a grandi « dans une secte. Il se rend compte qu’il y a un gros secret à garder puis à élever à l’encontre de ses parents et de ce qu’ils souhaitent. Philippe essaye de naviguer entre sa foi puis l’amour. C’était intéressant de jouer ça ». 

En juillet, Robin L’Houmeau a tourné intensivement, de jour et nuitamment. C’était pour «Ils vécurent heureux». « Ça commence par un mariage que l’on suit. Il s’avère être chambranlant. La mariée est agente d’artistes. J’en joue un. Il a une addiction qu’il doit combattre. Il se rend compte qu’il est incapable d’avoir de l’intimité avec les gens mais il rencontre une personne qui lui permet de commencer à en avoir (de l’intimité). » 

Une lignée artistique 

Son père, Bruno Crépeault, a écrit des nouvelles, sorti un album de musique intitulé La maudite famille. Son grand-père, Jean L’Houmeau, fut culturellement important de la région. 

En leur temps, les Beatles ont peut-être d’autant plus laissé libre cours à leur imagination qu’ils ne bénéficiaient d’aucune formation musicale académique, ce qui leur a permis d’aiguiser leur instinct et leur spontanéité. En est-il de même pour Robin L’Houmeau qui n’est pas passé par une école de théâtre ? « J’imagine que ça doit jouer à un certain niveau. Beaucoup de monde dit ça. Mais est-ce que l’école de théâtre défait ton instinct ? Pas certain que ce soit le cas. » 

Au secondaire, alors inscrit en art dramatique, il s’inscrit pour faire une école de théâtre. « Mais je ne me suis jamais présenté aux auditions parce que j’avais trop le trac. Tellement stressé de faire les auditions. Cela dit, je n’ai jamais eu un désir particulier d’étudier le théâtre. », confesse-t-il. 

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Par la suite, il se lance dans un cursus en cinéma axé sur la production, la réalisation et le montage. « Mais j’ai lâché l’école après un an pour faire du «live stream»  sur Twitch », souffle-t-il. Il y parlait de jeux vidéo. 

Il se nourrit de ses rôles. Dans «Fugueuse, la suite», son personnage a développé son empathie. Il s’est enrichi. Il y campait un transgenre. 

Il en va de même pour «Happy face — La tyrannie de la beauté». Dans cet opus, un jeune homme décide de déformer son visage par des bandages et intègre un groupe de thérapie pour personnes défigurées. Son but : être moins superficiel. Sa performance lui a valu un prix au Festival Sunscreen de St. Petersburg en Floride. 

« Au début, tu vois la différence. Puis, après 15 minutes, ça disparaît complètement. Si tu vois l’humain, tu vois l’essentiel. Ça m’a vraiment aidé à me détacher de ce qui est extérieur et à me concentrer sur ce qui est intérieur. » 

La Méthode comme De Niro 

Pour «In memoriam», l’acteur s’est plongé dans la réalité de son personnage à l’instar de la Méthode de l’Actors Studio pratiquée par Robert De Niro, Marlon Brando, Jack Nicholson ou Al Pacino. « Je me suis promené dans les rues de Montréal à des heures que je ne recommanderai pas (rire) pour m’imprégner de cette réalité : c’est quand même un gros rôle. C’est quelqu’un qui est addict au fentanyl. » 

Pour creuser plus profond, il publie un message sur un réseau social. Il s’y présentait comme un acteur cherchant des témoignages. « J’ai eu des centaines de personnes qui m’ont partagé leur histoire. » 

Parmi les acteurs qui l’inspirent, il cite l’Américain Alex Wolff dans «So long, Marianne» qui revêt les oripeaux de Leonard Cohen. 

Pour ce faire, il a appliqué la Méthode susmentionnée. « C’est la première fois qu’un acteur a eu un impact sur moi. Ensuite, j’ai réfléchi à la manière d’utiliser cette inspiration dans «In memoriam.» 

 

Robin L’Houmeau dans In memoriam.
Crédit Photo :Photo gracieuseté Lou Scamble/Robin L’Houmeau.

 

Son rapport avec sa terre d’origine 

« Toute ma famille habite là-bas. Donc, j’essaie d’y retourner à chaque année pour les visiter. J’adore Val-d’Or. J’aime Montréal aussi mais je ne la vois pas comme une ville. Honnêtement, pour moi c’est juste une place. Partout, c’est juste des places. Le nombre de buildings m’importe peu. » 

Robin L’Houmeau a joué au hockey. Il y a côtoyé Yan Dion, un ancien des Foreurs. 

L’artiste se trouvait à Val-d’Or il y a quelques jours avec son groupe Oliver Forest (rock indépendant en anglais). 

Ses souvenirs d’enfance sont pavés de beaux instants. « De mes années valdoriennes, je retiens beaucoup de musique dans les immenses fêtes de famille. Avec du violon, de la musique traditionnelle. Ma mère qui joue du piano, mon père qui travaille sur ses jeux de société. Puis, les petites gangs de vélos avec des amis. Bref, c’était juste l’endroit parfait pour vivre et grandir avant l’arrivée des téléphones. » 

« Extrêmement seul » 

Son film préféré demeure «Her de Spike Jonze». « C’est une œuvre complète : du jeu à la réalisation, photographie, l’écriture. J’ai l’impression que c’est un film qui me représente beaucoup : c’est un personnage qui se sent extrêmement seul. Même si on est dans un monde extrêmement connecté. Ça m’a beaucoup touché. » 

Son livre de chevet, c’est«Man’s search for meaning»  du neurologue et psychiatre autrichien Viktor Frankl qui est décédé en 1997, année de naissance de Robin L’Houmeau. 

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