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Retour01 mars 2021
Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca
90 ans à bâtir et gérer des hôtels
Une grande page se tourne dans l’histoire de l’hôtellerie à Rouyn-Noranda

©Gracieuseté
Le 1er mars, Suzanne et Paul Coutu ont cédé officiellement la destinée du Motel Alpin (maintenant Quality Inn) à Johanie Poirier.
Une grande page de l’histoire de l’hôtellerie à Rouyn-Noranda s’est tournée le 1er mars 2021, alors que Suzanne Coutu et son frère Paul ont cédé officiellement la destinée du Motel Alpin à Johanie Poirier, mettant un terme à une dynastie familiale qui aura duré 90 ans.
Devenu un Quality Inn il y a quelques années, le Motel Alpin était à vendre depuis l’automne 2020. «Notre famille a fait l’acquisition de l’Alpin en 1982. Ça fait presque 40 ans que je gère l’hôtel. Il est temps pour moi de prendre ma retraite. Et comme ni moi, ni mon frère n’avons d’enfants en âge d’assurer la relève, nous avons décidé de vendre l’hôtel», a indiqué Suzanne Coutu.
Une véritable dynastie hôtelière
Il faut dire que la famille Coutu aura laissé sa marque dans le paysage de l’hôtellerie et de la restauration à Rouyn-Noranda. On doit en effet à Albert et Elisa Coutu la construction, au début des années 1930, de l’Hôtel Albert, un des premiers établissements du genre dans les villes sœurs.
«Mon grand-père a commencé par ouvrir un café, dans lequel il louait des chambres. Puis, c’est devenu officiellement un hôtel. Il a ensuite acheté le Château Windsor, qui se trouvait juste en face. Puis, mon père, Gilles, a pris le relais. Il a construit le DeVille, qui s’appelait alors Motel Coutu, puis l’a fusionné avec l’Albert avec la passerelle que tout le monde connaît. Par la suite, il a acheté et vendu plusieurs hôtels et bars, dont le Motel Henri, l’Hôtel Commercial, le Moulin Rouge et le Mistral. L’Alpin est entré dans notre famille en 1982. On y a ouvert le Resto-pub O’Toole, qui avait été très populaire et qui est finalement devenu La Cage. Et quand mon père a pris sa retraite, moi, mon frère et mes sœurs, Danielle et Julie, avons continué.», a raconté Suzanne Coutu.
Le scénario parfait
C’est d’ailleurs à l’actuelle propriétaire de La Cage que le Motel Alpin a été vendu. Pour Suzanne Coutu, il s’agit d’un scénario parfait.
«Nous aurions pu vendre l’hôtel à des gens d’affaires de Montréal, qui s’en seraient occupés à distance, mais nous avons toujours géré nos établissements dans une ambiance familiale et de proximité, et nous tenions à conserver cette manière de faire, a-t-elle expliqué. Johanie, c’est une jeune femme dynamique qui a fait ses preuves et qui demeure à Rouyn-Noranda. Nous savons qu’avec elle, l’hôtel sera entre bonnes mains.»
À l’aventure!
Après la nécessaire période de transition d’une équipe de gestion à l’autre, Suzanne Coutu entend profiter d’un repos bien mérité… en partant à l’aventure. «On a fait l’acquisition d’un motorisé, il y a quelques années. Quand la pandémie se sera enfin calmée, on veut partir à l’aventure sur les routes et voyager. Mais je tiens à rassurer les gens : le motorisé, c’est pour l’aspect pratique. C’est clair que je vais encore dormir dans des hôtels. On ne m’enlèvera jamais ça», a-t-elle lancé en riant.
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Le Motel Alpin, avant qu’il n’adhère à la bannière Quality Inn.
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Le Motel Alpin et son enseigne dans les années 1970. À l’arrière-plan, à droite, on aperçoit le réservoir d’eau qui n’était pas encore devenu l’édifice de La Tourelle.
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Albert Coutu, fondateur de la «dynastie hôtelière» des Coutu, à la réception de l’Hôtel Albert en 1942.
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