Société
Retour09 novembre 2023
Michel Ducas - mducas@medialo.ca
Premières Nations : un guide pour les victimes d’actes criminels
Une main tendue pour les communautés autochtones
©Gracieuseté - Le Citoyen Rouyn - La Sarre
Ce guide, lancé mercredi à Wendake, s’est inspiré en partie de certaines pratiques ayant déjà cours en Abitibi-Témiscamingue.
Le Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) lançait mercredi à Wendake un guide d’accompagnement sociojudiciaire à l’attention des Premières Nations et des Inuits. Ce guide, de l’aveu même de l’organisme, se veut une main tendue envers des populations qui n’ont pas toujours l’aide dont elles auraient besoin.
Fait intéressant, le Guide s’est inspiré en partie de certaines pratiques ayant déjà cours en Abitibi-Témiscamingue. « Le Guide a été rédigé en collaboration avec des intervenants autochtones de votre région, indique la directrice générale du CAVACS Outaouais, Kathleen Dufour. Leur savoir nous a été vraiment utile pour établir les bonnes pratiques pour les Premières Nations et les Inuits. »
Les participants au dévoilement de ce guide ont longuement parlé mercredi de sécurisation culturelle, un terme qui a été passablement galvaudé ces derniers temps. Mais du côté du CAVAC, on prend le tout très au sérieux. « La sécurisation culturelle, c’est unique à chaque personne, affirme Mme Dufour. Mais dans cette approche, il faut être capable d’accompagner la victime dans un processus et un décorum, celui des cours de justice, qui peut paraître étranger aux personnes issues des Premières-Nations.
Une relation de confiance
Pour Mme Dufour, la sécurisation culturelle, c’est aussi une affaire de confiance. « La relation de confiance des Premières-Nations envers le système de justice allochtone s’est effritée au fil des ans, concède la directrice du CAVAC Outaouais. Ça prend souvent beaucoup de courage aux victimes autochtones pour déposer une plainte et parcourir le système judiciaire. De plus, ce système ne correspond pas toujours à leurs besoins. »
Présent lors du dévoilement, le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, a salué l’initiative du CAVAC. « Nous nous réjouissons que le Réseau des Centres d’aide aux victimes d’actes criminels développe de nouveaux outils afin de mieux accompagner et soutenir les personnes victimes. Elles doivent pouvoir se sentir en sécurité, en confiance et être soutenues durant leur parcours et ce nouveau guide y contribuera. »
Un outil de sensibilisation
Bien que le Guide s’adresse d’abord aux intervenants des CAVAC, Kathleen Dufour espère qu’il aidera aussi à sensibiliser tout l’appareil judiciaire aux réalités des Premières-Nations. « Nous sommes conscients que ce guide pourrait également aider les policiers, les procureurs et même les juges, de dire Mme Dufour. Il y a une attitude à adopter en présence d’une personne issue des Premières-Nations, et tout ce monde-là peut contribuer à leur sécurisation culturelle. »
Ce guide réjouit la présidente de Femmes autochtones du Québec, Marjolaine Étienne, qui souligne au passage que les femmes sont les principales victimes d’actes criminels dans les communautés autochtones. « La collaboration entre organisations autochtones et non-autochtones est primordiale pour le bénéfice de tous, particulièrement pour celui des femmes autochtones, qui sont les principales victimes de violences de tous types, dit-elle. Le Guide du Réseau des CAVAC témoigne d’une volonté d’être à l’écoute de nos besoins et de nos réalités. »
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