Économique
Retour06 mars 2025
Davide Buscemi - dbuscemi@medialo.ca
La CCVD : « Nous devons soutenir nos entreprises locales »
Face à Donald Trump

©Photo Médialo — archives.
La Chambre de commerce de Val-d’Or.
La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et la Chambre de commerce de Val-d’Or (CCVD) ont salué, le 5 mars, la « riposte forte et sans équivoque » des différents paliers de gouvernement devant la guerre tarifaire qui a démarré hier.
Ladite riposte se compose « de mesures significatives. Les impacts pour les entreprises demeurent importants », soutiennent la FCCQ et la CCVD.
Ces dernières soulignent l’appui aux entreprises directement touchées et insistent sur l’importance de déployer rapidement les programmes d’aide pour limiter les impacts sur les entreprises locales et mettre fin à ce conflit tarifaire dans les plus brefs délais.
Le pire scénario possible serait que les entreprises québécoises « refilent les coûts aux clients ou aux consommateurs, réduisent leur production, déplacent leurs opérations aux États-Unis ou mettent la clé sous la porte ». Tous les outils à la disposition des gouvernements doivent être considérés afin de faire reculer le gouvernement américain.
Réaction
« À l’instar des gouvernements, face à la guerre tarifaire qui nous secoue, nous appelons plus que jamais à la solidarité. Nous devons soutenir nos entreprises locales, encourager l'achat de produits fabriqués ici, investir dans notre capacité à produire et surtout stimuler l’innovation.
En Abitibi-Témiscamingue, nos compétences et notre expertise sont notre atout le plus précieux. Nous avons la chance d’avoir des entreprises qui exportent déjà notre savoir-faire unique à travers le monde, mais il ne faut pas pour autant sous-estimer les impacts que les tarifs risquent d’avoir sur notre économie. »
— Sébastien Richard, 2e vice-président de la CCVD
L’économie de Val-d’Or repose sur un savoir-faire reconnu et une industrie dynamique, mais les entreprises locales doivent pouvoir compter sur des mesures concrètes pour faire face à cette crise.
Une riposte ciblée et des mesures concrètes
Si la riposte est essentielle, elle doit viser les produits que nous pouvons facilement remplacer par d’autres fournisseurs. Il est impératif d’éviter de taxer de 25 % les composantes critiques que l’on importe des États-Unis et pour lesquelles nous n’avons pas de fournisseur alternatif.
« Le gouvernement canadien doit éviter de mettre une deuxième taxe sur nos exportateurs. Si cette deuxième liste de produits à taxer inclut les intrants des entreprises qui sont déjà touchées par les tarifs américains, cela pourrait mettre en péril la survie de dizaines d’entre elles. »
— Véronique Proulx, présidente-directrice générale de la FCCQ
Dans cette période d’instabilité, le Québec et le Canada doivent mettre en place sans tarder des mesures concrètes pour protéger la compétitivité des entreprises. Parmi celles-ci, la FCCQ et la CCVD préconisent :
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Un moratoire immédiat sur les nouvelles restrictions liées à la rétention et au renouvellement des travailleurs étrangers temporaires.
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Favoriser les entreprises québécoises dans les contrats publics.
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Éliminer rapidement les barrières au commerce entre les provinces canadiennes.
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Moderniser et bonifier les crédits d’impôt à la recherche scientifique et au développement expérimental (RS&DE).
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Réduire le taux d’imposition québécois sur le revenu des sociétés de 11,5 % à 10 %.
« Depuis le mois de novembre, des employés ayant des compétences particulièrement importantes doivent rentrer dans leur pays parce que leur permis n’est pas renouvelé.
D’un côté, on demande aux entreprises d’être résilientes, mais de l’autre, le gouvernement empêche des entreprises prospères d’honorer leur carnet de commandes.
Ça crée une crise par-dessus une crise. On doit donner tous les moyens aux entreprises de faire face à la tempête qui souffle sur le secteur économique. »
— Véronique Proulx
Transformer l’économie régionale
« Les gouvernements doivent donner un signal dès aujourd’hui qu’ils prennent acte de la gravité de la situation et qu’ils se mettent en action pour transformer notre économie.
La clé sera la hausse de la productivité : il faut à la fois augmenter la taille de notre marché interne en favorisant le contenu local dans nos contrats publics et diversifier nos marchés d’exportation.
Le développement de nos ressources naturelles devra également être accéléré avec des échéanciers ambitieux. »
— Véronique Proulx
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