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20 juin 2019

Un soutien précieux sur la ferme

Sans travailleurs étrangers, plusieurs producteurs agricoles vivraient une saison difficile

CL-Travailleurs étrangers

©Camille Lalancette - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

Luvia Natividad Catellanos Calderon et Mélanie Pinard s’entendent bien, et ce, autant au travail qu’en cohabitation à la maison.

Un nombre croissant de producteurs agricoles de l’Abitibi-Témiscamingue embauchent des travailleurs étrangers. En plus de faciliter leur travail, ces employés pallient un manque de main-d’œuvre criant. Il faut cependant être prêt à faire des efforts supplémentaires. Et des sacrifices.

CL-Travailleurs étrangers

©Camille Lalancette - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

Originaire du Guatemala, Luvia Natividad Catellanos Calderon a appris son métier directement à la Ferme Pinardeau. Elle n’avait jamais travaillé avec des animaux avant d’arriver en Abitibi-Ouest, en novembre 2018.

Mélanie Pinard est propriétaire de la Ferme Pinardeau, une ferme laitière établie à Roquemaure, en Abitibi-Ouest. Son travail quotidien consiste à traire les vaches deux fois par jour en plus de s’occuper des semences dans les champs et de faire l’entretien des machineries agricoles. 

La venue dans son entreprise de Luvia Natividad Catellanos Calderon, une travailleuse originaire du Guatemala, lui permet de souffler un peu, sachant qu’un producteur agricole travaille sept jours sur sept. «Ça me fait des petits congés une fois de temps en temps. J’ai un quotidien plus allégé», mentionne Mme Pinard. 

Mélanie Pinard est propriétaire de la Ferme Pinardeau, une ferme laitière établie à Roquemaure, en Abitibi-Ouest. Son travail quotidien consiste à traire les vaches deux fois par jour en plus de s’occuper des semences dans les champs et de faire l’entretien des machineries agricoles. 

La venue dans son entreprise de Luvia Natividad Catellanos Calderon, une travailleuse originaire du Guatemala, lui permet de souffler un peu, sachant qu’un producteur agricole travaille sept jours sur sept. «Ça me fait des petits congés une fois de temps en temps. J’ai un quotidien plus allégé», mentionne Mme Pinard. 

Les obligations des employeurs 

Les employeurs doivent fournir un logement pour héberger leurs travailleurs. Dans le cas des Serres de Gallichan, il s’agit d’un grand appartement annexé aux bâtiments de l’entreprise. 

«C’est là qu’on vivait [ma famille et moi] avant. Les travailleurs ont chacun leur chambre. Ce n’est pas quelque chose qu’on voit souvent dans le sud de la province, où c’est super courant d’avoir des travailleurs étrangers, Ils peuvent être jusqu’à cent par entreprise», explique le copropriétaire des Serres de Gallichan, Samuel Gadoury, qui a recours à quatre travailleurs mexicains pour son entreprise horticole. 

Dans le cas de la Ferme Pinardeau, Luvia et Mélanie vivent dans la même maison. «L’intégration avec mes enfants a super bien été même avec les plus jeunes», affirme la propriétaire. 

«Chez moi, Luvia cuisine ses propres repas. On va faire l’épicerie au moins une fois par semaine. C’est aussi un devoir de l’employeur. Je dois soit lui prêter un véhicule pour qu’elle s’y rende par elle-même ou nous y allons ensemble», relate-t-elle. 

Lorsque les travailleurs quittent leur pays pour venir au Québec, ils n’ont pratiquement aucune responsabilité à assumer. Ils sont logés et un transport doit leur être fourni pour leurs déplacements. «Les frais qu’ils doivent payer pour venir au pays est assumée à moitié par le producteur qui les embauche, précise Mélanie Pinard. Ils doivent aussi produire un rapport d’impôt. Dans le cas de Luvia, c’est moi qui suis responsable des documents.» 

Une question d’argent 

Peu importe leur nationalité, les travailleurs étrangers viennent offrir leurs services en Abitibi-Témiscamingue pour une seule et unique raison. 

«Luvia vient ici pour travailler, un point c’est tout. Elle se prive d’acheter des choses plus dispendieuses à l’épicerie. Elle économise beaucoup pour sa famille. Luvia a plusieurs frères et sœurs qui ont des enfants. Elle veut donner son argent à ses proches. Si elle est ici, à Roquemaure, c’est pour les aider», souligne Mme Pinard. 

Les Mexicains affirment gagner un salaire quatre fois plus élevé que dans leur pays natal. Quant à Luvia, celle-ci peut déclarer un salaire de cinq à sept fois plus élevé qu’au Guatemala, selon le taux de change en vigueur au moment du transfert bancaire. 

Venus pour travailler 

D’ailleurs, la principale chose qui frappe les producteurs qui embauchent des travailleurs étrangers, c’est l’ardeur de ces derniers à l’ouvrage. «On doit leur donner une journée de congé par semaine, mais ils ne la prennent pas. Ils veulent travailler. Tout le monde est consentant, alors on leur propose des tâches», signale Samuel Gadoury. 

La priorité demeure à la main-d’œuvre locale

Ne recrute pas des travailleurs étrangers qui veut. Avant de pouvoir recourir à de la main-d’œuvre en provenance d’un autre pays, les producteurs agricoles doivent d’abord vérifier si des gens des alentours sont prêts à combler les postes disponibles. 

Le recrutement des travailleurs étrangers est chapeauté par la Fondation des entreprises en recrutement de main-d’œuvre agricole étrangère, mieux connue sous l’acronyme FERME. 

«Des gens parfaitement bilingues travaillent dans l’agence de recrutement. Ils sont là pour assurer qu’on se comprenne tous, parce que des fois, on a de la misère entre le français et l’espagnol», lance Mélanie Pinard, propriétaire de la Ferme Pinardeau à Roquemaure. 

Samuel Gadoury est familier avec ce programme. Cela fait quatre ans que les Serres de Gallichan, dont il est copropriétaire, recourent aux travailleurs étrangers. «Ils viennent pour une durée de huit mois. Comme nous avons besoin d’aide de février à juillet, on essaie de leur trouver une autre ferme pour qu’ils complètent leur séjour, indique-t-il. De plus, il faut faire la demande quatre mois à l’avance. Quand ils repartent, on ne tarde donc pas avant de refaire les démarches.» 

Et les travailleurs locaux? 

Selon le coordonnateur et responsable du service à la clientèle de FERME, Chrystian Couture, les producteurs agricoles intéressés à recourir à de la main-d’œuvre étrangère doivent d’abord afficher dans leur localité, pour une durée de deux semaines, les postes disponibles dans leur entreprise. 

Si aucun travailleur des environs n’est intéressé à l’emploi, le producteur remplit le document d’une étude d’impact sur le marché du travail. Cela prend ensuite environ quatre mois avant d’obtenir le feu vert du gouvernement canadien pour engager un travailleur étranger. «Cette demande va vite pour le domaine agricole quand on compare avec avec le secteur commercial, qui prend entre huit et neuf mois», fait observer M. Couture. 

Reconnaissance du travail 

Mme Pinard a toujours eu du mal à trouver des employés. «J’ai accueilli beaucoup de Québécois dans mon entreprise. Ils réclament un salaire plus élevé et n’aiment pas les horaires. J’étais en manque constant de main-d’œuvre. Mes employés restaient trois ou quatre mois, puis partaient dans les mines», déplore-t-elle. 

L’histoire s’est répétée aux Serres de Gallichan. «La période condensée de deux mois et demi devenait problématique. Personne ne veut travailler trois mois durant l’année à 90 heures par semaine. Pour les travailleurs étrangers, ce n’est pas un horaire qui les dérange», soutient Samuel Gadoury. 

Plusieurs sacrifices 

La venue, au sein de leur entreprise, d’employés étrangers motivés à travailler apporte un sentiment de sécurité aux producteurs. Cependant, ces travailleurs immigrants doivent faire plusieurs sacrifices. «Partir pendant huit mois de son pays pour le travail, sans sa famille, je n’en connais pas beaucoup ici qui le feraient», conclut M. Gadoury. 

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