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09 décembre 2019

Un problème des plus complexes

Nouvelle étude sur les facteurs menant au décrochage scolaire

Ab-Decrocahge

©Photo Burst

L’étude de l’Institut de la statistique sur la réussite scolaire a permis de comprendre que plusieurs facteurs entrent en ligne de compte et à des âges différents.

Si le niveau socioéconomique des parents joue un rôle important dans la réussite scolaire de l’enfant en bas âge, ce facteur aurait peu d’influence une fois au secondaire.

L’institut de la statistique du Québec a publié au début du mois de décembre les résultats d’une étude qu’il menait depuis 1997 sur l’obtention d’un diplôme de secondaire 5 avant l’âge de 20 ans et les causes du décrochage scolaire. L’étude fait ressortir plusieurs éléments connus à ce qui a trait au décrochage scolaire tels que le retard et le rendement scolaire. 

Cette étude est particulièrement importante puisqu’elle a permis de suivre des jeunes, nés au Québec, à partir de l’âge de 5 mois jusqu’à 19 ans. Il a été ainsi possible pour les chercheurs de suivre leur évolution et leur parcours scolaire. 

Cependant, l’étude de Véronique Dupéré, Isabelle Archambault, Hélène Desrosiers et Virginie Nanhou démontre surtout que le problème du décrochage scolaire est particulièrement complexe en raison des différentes caractéristiques individuelles de chaque jeune. Si certains facteurs, comme le niveau socioéconomique des parents, jouent un rôle important dans la réussite de l’enfant en bas âge, ce facteur influencerait peu la réussite scolaire rendu au secondaire. 

«L’étude vient confirmer que le décrochage scolaire est un processus qui se fait sur du très long terme et qu’il n’y a pas de recette ou modèle prédéfini. Le décrochage scolaire est donc une problématique complexe à travailler. Si nous connaissions la recette, ça ferait longtemps qu’on l’appliquerait pour tout le monde», a commenté le directeur de la Commission scolaire Harricana et président régional du regroupement Action Réussite, Yannick Roy. 

«Le décrochage scolaire est donc une problématique complexe à travailler. Si nous connaissions la recette, ça ferait longtemps qu’on l’appliquerait pour tout le monde» - Yannick Roy 

Facteurs cités 

Lors de l’entrée à l’école, des facteurs comme un vocabulaire varié ainsi que la connaissance des nombres sont des prédicteurs de réussite chez les enfants ainsi que le niveau socioéconomique des parents. Si ces facteurs sont fortement liés à la réussite scolaire au niveau primaire, ce lien est beaucoup moins perceptible dès la transition vers le secondaire. 

Dès la fin du primaire et le début du secondaire, le retard scolaire devient l’un des facteurs les plus liés à une faible probabilité de diplomation. Le rendement scolaire de l’élève et les aspirations scolaires de ses parents sont également associés à la probabilité de diplômer ou non. De plus, le niveau de défavorisation de l’école peut avoir un impact négatif si celui-ci est élevé. 

Selon l’étude, un enfant qui reçoit un diagnostic de trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) a une influence négative sur la probabilité de diplômer, et ce, que le diagnostic ait eu lieu au primaire ou au secondaire. 

«L’étude le souligne bien. La réussite dépend des étapes vécues par le jeune allant de la petite enfance au 3e secondaire. Il peut y avoir des facteurs différents pour chacun des individus et c’est la somme de ces facteurs qui va faire en sorte qu’un jeune va abandonner le réseau scolaire ou non», a fait ressortir M. Roy. 

Le point tournant 

Yannick Roy a pu constater, tout comme l’étude, que le 3e secondaire est souvent une année charnière pour les étudiants à risque de décrochage. 

«La loi nous oblige à aller à l’école jusqu’à 16 ans. Mais lorsque tu accumules le retard scolaire, ces jeunes peuvent se trouver en 3e ou 4e secondaire et faire la réflexion à savoir si cela vaut la peine de rester à l’école. L’attrait du travail et de l’argent peut peser fort dans la balance, surtout chez ceux dont les amis sont déjà sur le marché du travail», a-t-il mentionné. 

M. Roy a également remarqué une nouvelle tendance chez les adolescents. «On voit des jeunes de 15-16 ans qui ont des obligations financières comme des paiements de voiture, de téléphone cellulaire, etc. C’est une chose qu’on ne voyait pas il y a quelques années», a-t-il invoqué. 

Pour Yannick Roy, les résultats de l’étude corroborent les travaux qui ont été faits par le passé et donnent un nouvel éclairage sur certains éléments. «L’adage qui dit que ʺÇa prend tout un village pour élever un enfantʺ s’avère véridique. La responsabilité de la réussite du jeune ne revient pas qu’aux institutions scolaires. On doit s’en préoccuper en tant que société. Seule, l’école n’y arrivera pas», a-t-il conclu. 

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