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10 mars 2021

Jean-François Vachon - jfvachon@lexismedia.ca

De la classe à la maison

Le passage d’un enseignement à distance un jour sur deux se déroule bien

Éducation Enseignement Distance

©Depositphotos.com/Mariakray)

L’enseignement à distance, un jour sur deux, semble se dérouler plutôt bien à date au CSSRN.

Les élèves du Centre de services scolaire de Rouyn-Noranda (CSSRN) ont été chanceux jusqu’en décembre. Depuis ce temps, ceux-ci sont à l’école une journée sur deux à partir de la troisième année du secondaire. 

«On a reçu de beaux et de bons commentaires de nombreux parents. Certains élèves trouvent l’enseignement à distance difficile, mais celui-ci est bien structuré. L’aide technologique est disponible le jour, le soir ou la fin de semaine», a signalé la directrice des services étudiants au CSSRN, Anne-Frédérique Karsenti. 

La directrice de l’école secondaire La Source, Sylvie Rivest, soutient que tout se déroule pour le mieux depuis le début de cet enseignement en alternance. «Ça va quand même bien, a-t-elle indiqué. On s’améliore au niveau du numérique. On avait déjà prévu le coup avec des formations lors des journées pédagogiques. Tant nos professeurs que nos élèves ont apprivoisé la bibitte numérique. Ils s’améliorent de jour en jour.» 

Si la direction de La Source juge que tout se passe pour le mieux, elle est heureuse d’avoir amorcé l’année en classe à l’école. «Nos enseignants ont pu créer un lien avec les élèves avant d’aller vers l’enseignement à distance, ce qui ne fut pas nécessairement le cas dans certaines régions. On a aussi pu rattraper une partie du temps perdu l’an dernier», a évoqué le directeur adjoint, Mathieu Arcand. 

Malgré tout ce qui se passe, Sylvie Rivest est fière de voir ce que les adolescents respectent les règles chaque jour. «Les jeunes sont résilients. Comme n’importe quelle personne, on a des rappels à faire. Mais ils savent pourquoi on le fait et ils le comprennent. Je suis vraiment impressionnée par nos adolescents», a-t-elle confié. 

L’avantage de l’enseignement à distance 

Le passage vers l’enseignement à distance n’est pas que néfaste, au contraire! «Il y a des élèves qui se retrouvent plus dans l’enseignement à distance. Il y a aussi toute la notion de gestion de groupes, qui peut être différente d’un enseignant à l’autre. Dans un groupe dit ʺdur à enseignerʺ, à distance, il existe un bouton qui permet de fermer les micros», a lancé M. Arcand. 

«L’enseignement à distance permet d’aller plus rapidement certaines fois, a enchaîné Mme Rivest. Mais lorsque les élèves reviennent en classe, ils ont envie de jaser. Au final, les choses s’équilibrent.» 

Les pépins 

Toutefois, cette gymnastique de passer de la classe à la maison, une journée sur deux, amène certains pépins. «Le plus difficile, pour les élèves, c’est de prendre la routine. Ils sont toujours dans leur sac à dos. Une journée, ils ont oublié des choses à l’école, le lendemain, des choses à la maison. Est-ce que ce serait différent avec une semaine sur deux? Je ne le sais pas», a avoué la directrice de l’école La Source. 

Les élèves ne sont pas les seuls à vivre cela. «Si les élèves sont dans leur sac à dos, ça l’est aussi pour certains enseignants. Ils peuvent donner une période à distance et être sur place la période suivante s’ils enseignent aux deux niveaux. C’est un autre enjeu et un autre défi pour eux», a indiqué le directeur adjoint. 

En même temps, l’enseignement selon les deux modes diffère. «Les enseignants prennent le rythme. Ils maximisent leur enseignement en classe, mais en même temps, ils ne peuvent pas donner un 75 minutes d’enseignement à distance non plus. Ils se concentrent sur les notions les plus importantes», a signalé Mathieu Arcand. 

Anxiété 

La directrice de l’école secondaire La Source reconnaît par ailleurs que la situation peut être anxiogène pour les jeunes. «Et elle le sera encore après la pandémie. On a des élèves très anxieux de venir à l’école entourés de 31 autres personnes, mais qui deviennent très heureux lorsqu’ils sont à distance. On en a d’autres qui ont peur en école à distance de ne pas avoir les performances souhaitées ou de ne pas apprendre autant», a-t-elle exposé. 

Les intervenants ont dû adapter leurs méthodes. «Ils sont à l’affût et ont changé leurs façons de faire. Ils vont utiliser Teams lorsqu’ils sont à la maison pour discuter et jaser avec les élèves pour s’assurer qu’ils vont bien», a signalé M. Arcand. 

Communication, priorité numéro 1 

Pour réussir le tour de force d’adapter l’école à ces changements, la solution était simple. «La communication est la clé en temps de pandémie. On a des communications chaque vendredi avec nos enseignants et on communique avec les parents toutes les deux semaines», a indiqué Sylvie Rivest. 

«À la direction d’école, on a dû apprivoiser les règles de la santé publique, a ajouté son adjoint. Notre équipe-école a aussi dû accepter qu’on n’avait pas toutes les réponses. On a éclairci des questions. On s’est rencontrés des jeudis de 16h à 18h en début d’année. Ça prenait du temps, mais ça nous permettait d’ajuster des choses rapidement. La communication est primordiale et c’est quelque chose qu’on va conserver.» 

Des pratiques qui resteront 

Même si l’école vit beaucoup de changements en peu de temps, la direction juge que certaines choses pourraient rester dans le futur. «Un des points les plus positifs, c’est le pas de géant qu’on a fait en informatique. On peut l’intégrer à l’école. On peut envoyer un formulaire de questions en fin de cours pour voir si les élèves ont compris. Maintenant que la technologie est implantée, il faut voir comment l’intégrer dans nos pratiques quotidiennes», a souligné Mathieu Arcand. 

«On va faire un bon bilan, mais la pandémie nous aura permis d’améliorer nos approches et nos pratiques. Pour nous, on essaie de vivre la pandémie de la façon la plus positive et on va ressortir nos bons coups et les meilleures pratiques», a ajouté Sylvie Rivest.

La mentalité de groupe 

Notons depuis le début de l’année que les élèves de La Source sont regroupés en groupes fermés. Cela fait en sorte qu’il se crée une dynamique différente qu’à la normale. Cela peut amener des situations particulières, autant entre les élèves qu’au niveau de la gestion des enseignants. 

«La plupart des jeunes se connaissent. On avait toujours la possibilité de changer des élèves de groupe si des situations se présentaient, et je ne mentirai pas que c’est arrivé. Les directions se sont beaucoup plus impliquées sur le terrain. On a revu les règles de bases. On a fait plus de gestion de groupes que de gestion individuelle», a évoqué Mathieu Arcand. 

«Pour tous les intervenants, on est revenus à la base, sur l’importance de créer un lien. Ça nous a notamment obligés à réfléchir sur nos pratiques», a-t-il signalé. 

Néanmoins, un des points positifs fut la concertation entre les enseignants, selon Sylvie Rivest. «Changer un élève de place, il fallait s’entendre à huit. Ç’a permis un échange d’informations entre tout le monde», a-t-elle illustré. 

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