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17 mars 2021

Jean-François Vachon - jfvachon@lexismedia.ca

Denis Martel: une UQAT avec des valeurs

15 ans investis dans le développement des études postsecondaires dans la région

UQAT_historique_Denis_Martel

©Jocelyn Bernier/UQAT

Le recteur de l’UQAT, Denis Martel, quittera pour la retraite au début du mois de mars 2021.

Débarqué en terre témiscabitibienne en 2006, Denis Martel a joint l’UQAT comme vice-recteur à l’enseignement et à la recherche. Le mois prochain, après quatre ans comme recteur, il quittera l’institution pour la retraite avec le sentiment d’y avoir joué un rôle de bâtisseur. 

À son arrivée en Abitibi-Témiscamingue, Denis Martel est entré dans une organisation en plein essor. «À ce moment-là, l’UQAT était dans son adolescence. On avait cinq unités d’enseignement et de recherche ainsi qu’une centaine de programmes, dont très peu au 2e cycle et presque rien au 3e cycle», a-t-il raconté. 

«Quand je suis entré en fonction, l’organisation au vice-rectorat à l’enseignement et à la recherche était minimale. Mais je ne prenais pas seulement ce poste, j’avais aussi ceux de registraire et de responsable de la vie étudiante», a-t-il ajouté. 

Quinze plus tard, l’UQAT a évolué et s’est transformée. «Notre université est une jeune adulte. Elle est encore capable d’innovation et elle est ouverte sur le monde», a souligné M. Martel. 

Structurer la recherche 

Plusieurs missions étaient sur le bureau de Denis Martel, à son arrivée, dont celle de donner un essor à la recherche à l’UQAT. Si, à l’époque, les subventions de recherche franchissaient à peine la barre du million de dollars, aujourd’hui, l’université attire une dizaine de millions par année. 

«L’UQAT figure parmi les trois premières universités au Canada en termes de recherche si on ne compte pas les institutions avec des facultés de médecine. Si on se compare avec Concordia, qui nous ressemble, on attire des subventions de recherche 10 fois plus importantes qu’elle», a signalé M. Martel. 

«On a des professeurs qui sont des sommités internationales dans leur domaine comme Yves Bergeron, Bruno Bussières et Mostafa Benzaazoua. Notre département de la santé, même si on n’a pas de faculté de médecine, fait aussi très bonne figure», a-t-il ajouté, tout en soulignant le travail exemplaire de nombreux professeurs de l’établissement dans le domaine de la recherche. 

Le recteur ne considère pas que son travail a fait la différence. «J’ai été premier violon comme vice-recteur et chef d’orchestre de l’UQAT en tant que recteur, mais ce sont les artistes qui se distinguent. S’ils faussent, on aura beau vouloir jouer la plus belle des mélodies, ça ne fera pas de différence. Tout ce qu’on accomplit, c’est ensemble. J’essaie d’être un bon chef d’orchestre, mais c’est ensemble qu’on réussit», a-t-il illustré. 

Fabriqué en Abitibi-Témiscamingue 

Denis Martel se rappelle aussi que le développement de programmes a compté parmi ses mandats importants. «On avait beaucoup de programmes en extension, qui étaient donc reliés à d’autres universités. Notre première maîtrise, à nous, a été celle en éducation. Puis, on a créé notre première maîtrise ʺmade in UQATʺ avec l’art-thérapie, qui est la seule en Amérique du Nord en français. C’était assez innovateur», a-t-il évoqué. 

Une des décisions les plus importantes de l’UQAT fut la création de l’École de génie, puis de l’Institut de recherche sur les forêts et de l’Institut de recherche en mines et en environnement. «Durant mes vacances, en France en 2011, c’est là que l’idée m’est venue. C’était vraiment osé. Ce ne fut pas facile, mais ce fut une belle réussite. Ça nous a permis de donner un essor à nos chercheurs et à l’UQAT. On a aussi mieux performé sur les demandes de subventions, alors qu’on est passés de 2 ou 3 millions en recherche à 13 ou 14 millions», a fait valoir M. Martel. 

«En 2016, la création de l’École d’études autochtones a aussi été un autre de nos bons coups. On a toujours eu à cœur d’offrir des services à nos communautés, mais en créant cette école, on s’est assurés d’offrir les bons services et de regrouper les unités en une seule et unique entité. Il y a aussi eu la création du Département en création et nouveaux médias. Et on connaît le succès de celui-ci, alors que nos étudiants se distinguent», a-t-il mentionné. 

Tout ça en développant une présence accrue sur le territoire, de Mont-Laurier jusqu’aux communautés inuit. 

Encadrement 

Si l’UQAT n’est peut-être pas la plus grosse université au Québec, elle possède des avantages indéniables, selon Denis Martel. «L’encadrement qu’on offre à nos étudiants se distingue. Quand quelqu’un rencontre un ancien étudiant de l’UQAT, il est toujours impressionné de l’encadrement qui lui a été offert. Le personnel est proche des étudiants. Il n’y a pas ce genre de choses dans les grosses universités», a-t-il souligné. 

Le recteur n’aime pas cependant le terme d’université régionale, souvent jugé péjoratif. «Quand on parle d’université régionale, c’est vu comme une petite université. L’UQAT est une université avec un grand U qui est bien ancrée dans sa région et qui a des ramifications nationales et internationales. On a été la première et la seule pendant longtemps à porter le nom de son territoire plutôt que de sa ville et ce n’est pas pour rien», a-t-il fait valoir. 

L’impact de l’UQAT durant ses 15 ans de travail a aussi été important. «On a eu un rôle à jouer dans la région. Quand l’UQAT a été créée, en 1983, il y avait de l’enseignement universitaire en Abitibi-Témiscamingue, mais celui-ci était donné par une autre institution, tandis que 3,6 % de la population régionale avait un diplôme universitaire. Aujourd’hui, on approche des 21 %. Ça démontre à quel point l’UQAT est un acteur et un facteur de développement pour notre région», a exposé M. Martel.

«L’UQAT est une université avec un grand U qui est bien ancrée dans sa région et qui a des ramifications nationales et internationales. On a été la première et la seule pendant longtemps à porter le nom de son territoire plutôt que de sa ville et ce n’est pas pour rien» - Denis Martel

Why not? 

Bref, au cours de sa carrière au sein de l’institution, une chose a marqué Denis Martel: la volonté d’innover de l’établissement, son habileté à réagir et l’initiative d’oser envers et contre tous. Même une sommité internationale avait soulevé ces caractéristiques. 

«J’avais invité Henry Mintzberg, un professeur de McGill en gestion qui avait conseillé de grandes entreprises dans le monde, à l’UQAT en 2017, alors que nous étions en période de réflexion pour nos grandes orientations. Il était venu passer la journée avec nous. Il m’avait raconté que chaque fois qu’il donnait des conseils, on lui répondait ʺwhy?ʺ tandis qu’ici, c’était toujours ʺwhy not?ʺ», a raconté le recteur. 

«Il trouvait cela totalement extraordinaire parce que ça signifiait qu’on était toujours prêts à innover. C’est ce qui fait la force de l’UQAT: du personnel jusqu’aux cadres supérieurs, tout le monde est engagé. On compte aussi sur un conseil d’administration avec des représentants de la région qui ont à cœur notre développement», a-t-il ajouté. 

Quand l’accessibilité devient une force 

Lors de la dernière année de son mandat comme recteur, Denis Martel s’est retrouvé à mener une université au travers d’une crise sanitaire. Mais l’UQAT, par son passé, avait déjà quelques bonnes armes en main. 

«L’enseignement à distance a toujours été dans l’ADN de l’UQAT, a-t-il lancé. On est sur un territoire faiblement peuplé et on a toujours voulu être présents pour notre territoire. La visioconférence, ça n’avait rien de nouveau pour nous. Dans nos cours en ligne, on avait utilisé les cassettes VHS, les clés USB et les DVD. Maintenant, c’est en direct et en ligne.» 

«Notre modèle pédagogique, on l’avait déjà transféré dans ce type d’enseignement. On sait que ce n’est pas comme enseigner en classe et que nos professeurs ne le maîtrisent pas tous, mais on a utilisé nos ressources pour que tout le monde soit outillé», a-t-il ajouté. 

Humaine, audacieuse et créative 

Alors qu’il s’apprête à tirer sa révérence, la plus grande fierté de Denis Martel est très simple. «Ce sont les trois valeurs qui définissent l’UQAT depuis toujours: humaine, audacieuse et créative. Ce ne sont pas des mots creux pour moi. On les sent pour vrai», a-t-il confié. 

«Un bel exemple, en cette pandémie, est les échanges qu’on a avec l’association étudiante. Les professeurs sont attentifs et accompagnent les élèves. Cette relation, on ne la trouve pas dans d’autres établissements et ça fait des jaloux», a-t-il ajouté. 

S’il quitte l’établissement, la région et l’établissement ont marqué à jamais Denis Martel. «Il faut aimer les gens avec qui on est et notre environnement. Ça nous permet de tourner la terre à l’envers. J’aime tellement cette organisation. Je vais demeurer un ambassadeur de l’UQAT», a-t-il lancé.

Commentaires

17 mars 2021

Frederic Normand

Merci Denis, vraiment!

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